Nous accueillons pour les week-end d’ouverture d’octobre et de novembre la peinture d’Ivana Minafra, peintre italienne résidant à Bar le Duc. Comme le souligne Karim Lebidois-Belkacem, dans l’œuvre d’Ivana, on devient observateur, comme les chats, perché sur les hauteurs. Toujours une fenêtre, une porte ouverte. Pour voir ? Pour épier, Pour fuir ? Et fuir quoi ? Les paysages d’Ivana ne sont pas effrayants, denses peut-être, mais pas effrayants. Les teintes coulent comme de l’eau tiède sur le corps. On tente bien de les retenir, mais, perfides, elles fuient, tout comme l’eau, que rien n’arrête.
La peinture d’Ivana est ainsi, libre, apaisante, foisonnante aussi. Elle n’appartient à personne. Et pourtant, tous nous en bénéficions. Ivana joue pour nous. Des pièces simples, « un intérieur », « une scène de rue », « la vie d’un balcon ». Elle vient vers nous, discrètement, par l’arrière. On s’attend à sentir ses mains sur nos épaules, son souffle dans notre oreille, ses phrases qu’elle nous susurre, d’une évidence si confondante que l’on se prend à penser pourquoi nous n’y avons prêté attention auparavant. Elle désire que nous allions lentement, que nous prenions le temps. Nous devons laisser la vie résonner en nous. Dans ses œuvres, Ivana nous laisse percevoir ce qui est englouti, des échos lointains. Des sons issus d’autres temps, d’existences déjà vécues. Est-ce cela l’église d’Ivana ?